HABIB BOURGUIBA Jr. NOTRE HISTOIRE Entretien avec Mohamed Kerrou

 

 

Ma famille:

D’abord, je ne commencerai pas par mon père.Je me dois d’emblée de préciser que la vie, justement, ne m’a pas toujours permis de connaître ces relations habituelles d’un fils à son père.

je n’ai pas toujours eu droit aux rapports que j’aurais souhaité avoir avec le mien. J’ai plutôt le sentiment d’avoir vécu dans une famille sans père; raison pour laquelle il m’est même arrivé de déclarer que j’avais vécu »en orphelin d’un père encore vivant »

(« yatim w baba hay »). Et c’est ainsi que je m’explique le sentiment que ce sont mes oncles, et notamment Mohamed et Mahmoud, qui ont pris tant d’importance pour moi.

M.K:Revenons justement à l’autre pilier de la famille:

Votre mère.

Ma mère était une femme d’honneur , une femme de devoir, une femme qui n’a jamais abandonné, une femme sûre et gaie de caractère.Son comportement, réputé austère, dénotait une forme de rigueur et non de rigidité… Bien qu’étant Française, elle a bravé le commandant De Guerin du Cayla, commissaire du gouvernement devant le Tribunal militaire de Tunis, en lui déclarant qu’à le voir agir avec tant de zèle haineux,

elle avait honte d’être Française. Elle n’a jamais cessé de soutenir mon père, et la cause nationale tunisienne qu’il défendait était devenue sienne.

Pour moi ,ma mère était une grande amie, toujours présente. Sa force de caractère lui a permis de remplir le vide laissé par l’absence de mon père. Elle, elle était toujours là.

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